Il travaille aussi avec une remarquable musicienne, Thérèse Soravia (solfège supérieur et orgue), avec William Montillet (harmonie) et Emile Jaques Dalcroze (rythmique). En 1928, on lui confie un cours de philosophie de la musique puis il reprend, à la mort de la titulaire, une année plus tard, le cours de solfège pour adultes de Th. Soravia. Sa quête patiente de la sensorialité auditive, rejoignant la sensibilité puis la conscience, liée à son désaccord total avec l’enseignement musical très intellectualisé amènent peu à peu Willems à concevoir une éducation musicale destinée aux jeunes enfants.
Ses premiers ouvrages publiés dès 1934 et ses premières conférences (elles seront nombreuses par la suite, en Suisse et à l’étranger) aboutissent à l’élargissement de son activité au Conservatoire de Genève qui ouvre, en 1956, les premiers cours d’initiation musicale pour les enfants de 5 à 7 ans, en même temps qu’il propose un cours de pédagogie de l’initiation musicale destiné à former des enseignants. Le professorat Willems se poursuivra jusqu’en 1971.
Edgar Willems a aussi été l’inventeur de tout un matériel auditif : l’audiomètre, le sonomètre, l’audicultor, qui lui valurent plusieurs brevets.
Discret de nature, il a vécu modestement tout en dispensant ses richesses intérieures avec un magnifique élan.
Texte tiré du dossier « Dans la perspective d’une éducation musicale » 1985, S. Gabus, B. Kull, F. Rosset-Buffle